De Chopin à la guitare espagnole

Avoir travaillé les œuvres de Chopin au piano, m’a permis de découvrir le naturel d’un instrument où l’expression musicale découle de la force naturelle
de chaque doigt. J’en ai pris conscience beaucoup plus tard, seulement après avoir cherché la raison de mon adhérence immédiate à l’écriture utilisant beaucoup de cordes à vide.

C’est à l’École Normale de Musique de Paris en découvrant la transcription du 4^e Prélude de J.S. Bach réalisée par Rafael Andia, avec la 3^ème corde en fa# que la véritable guitare se révèle à moi avec ses nombreuses gammes en campanelle me dispensant enfin d’imiter le violon !

S’en suivront de nombreuses et précieuses découvertes :

• de nouvelles et plus complexes techniques (rasgueado continu, ponctuel combiné avec les trémolos classique et flamenco…) non utilisées dans le répertoire et le jeu classique et non imitables par d’autres instruments;
• de nouvelles possibilités de doigté respectant l’anatomie et la logique des mains;
• un nouveau répertoire et les transcriptions dans le style respectant le naturel de l’instrument;
• la théorbure – ajout de la 7^ème corde grave;
• le travail accru sur la qualité et la profondeur du son dans le pincé et le buté;

Tout ceci faisant sonner la guitare autrement, merveilleusement mieux à mes oreilles, lui rendant son propre caractère, inimitable.

Et c’est sans rougir que je peux affirmer avoir enfin trouvé la vraie guitare, à la fois populaire et savante – deux aspects inséparables et indispensables à son style propre et naturel que je ne cesserai désormais de pratiquer et promouvoir.